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Filière bilingue ECG – L’École de culture générale roule maintenant en mode bilingue

Lorsqu’on prévoit d’œuvrer à une échelle sociale, la maîtrise de deux langues ou plus se révèle, il est vrai, un atout précieux, et cela d’autant plus dans des régions bilingues telles que le Seeland, dont fait partie la ville de Bienne.

« Si l’on s’oriente vers des métiers à caractère social, pédagogique ou paramédical, s’intéresser aux gens est indispensable. Dès lors qu’on s’expose à une autre culture en étudiant ces métiers en mode bilingue, cette ouverture vers les autres est exacerbée. Elle gagne en dimension. » Directeur de l’École de culture générale (ECG) au Gymnase de Bienne et du Jura bernois (GBJB), Mathieu Aurousseau avance un argument imparable concernant la nouvelle filière de la formation précitée, qui a marqué la rentrée du mois d’août dernier.

Lorsqu’on prévoit d’œuvrer à une échelle sociale, la maîtrise de deux langues ou plus se révèle, il est vrai, un atout précieux, et cela d’autant plus dans des régions bilingues telles que le Seeland, dont fait partie la ville de Bienne. Proposée jusqu’en 2022 dans la ville de Moutier, qui est destinée à rejoindre la République et Canton du Jura à partir de 2026, l’ECG francophone se développe désormais de manière pertinente sur le site biennois du GBJB, où elle côtoie depuis le mois d’août 2022 la formation gymnasiale, l’École supérieure de commerce et la passerelle Berne et Jura, qui permet l’accès aux universités et aux hautes écoles spécialisées. Pour l’ECG, ce récent changement a également contribué à un rapprochement avec la Fachmittelschule (FMS), l’ECG germanophone liée au Gymnasium Biel-Seeland (GBSL) avec qui le projet de classes ECG-FMS bilingues a été mené.

Directeur Mathieu Aurousseau et Elisa, élève de la classe bilingue ECG-FMS.

Douze élèves : l’idéal

Pour accueillir la jeune volée de l’ECG qui a débuté en 2023, quatre classes occupent maintenant les bâtiments du lycée. En comparaison des trois classes monolingues francophones en première année d’ECG, qui rassemblent chacune entre 22 et 24 élèves, l’effectif bilingue en accueille 12 au total, qui ont suivi l’école obligatoire en allemand, en français ou dans une filière secondaire bilingue. Un chiffre qui satisfait pleinement les directions des deux écoles partenaires. « Nous sommes très contents, car ce nombre suffit pour pouvoir former un vrai groupe auquel on pourra réellement accorder le temps nécessaire. »

Elisa, 16 ans, est l’une des élèves de cette nouvelle classe ouverte à toutes et à tous, dont la voilure et les enjeux seront présentés dorénavant dans les écoles secondaires de la région. « Étant donné que je suis déjà pas mal à l’aise en français, j’ai pensé que ce serait une bonne opportunité de le perfectionner. »

Attirée par le travail social, l’adolescente a été d’emblée encouragée par ses parents, actifs respectivement dans les milieux culturel et éducatif. « Ils sont tous deux plus ou moins bilingues, et cela leur a rendu bien service dans leur vie professionnelle. » Auprès d’elle et de ses camarades, neuf professeures et professeurs du GBJB enseignent sept branches uniquement dans la langue de Molière. Il s’agit des mathématiques, de la chimie, de l’informatique, de l’histoire, de la psychologie, du sport et du théâtre. La physique, la biologie, l’économie et droit, la géographie, l’anglais, les arts visuels et la musique se déroulent dans la langue de Goethe sous la conduite de neuf enseignantes et enseignants du GBSL. «

Pour la prochaine volée, qui commencera en août 2024, ce sera l’inverse », précise alors le directeur. « Les mathématiques seront dispensées en allemand, par exemple, et la physique en français. La classe sera rattachée à la FMS Biel-Seeland, car c’est une filière menée par les deux écoles. » Les cours d’allemand et de français, en revanche, sont adaptés en fonction de la langue maternelle de l’étudiante ou de l’étudiant, ou de celle qu’elle ou il a choisie comme langue de base pour ses études.

« Ma collègue de la FMS Biel-Seeland et moi sommes convaincus que ce modèle d’intégration-immersion, qui a fait ses preuves dans la formation gymnasiale depuis des années, permet d’offrir une formation bilingue avec une réelle plus-value », ajoute Mathieu Aurousseau.

Leçons d’appui

Aux 35 leçons hebdomadaires s’ajoutent quatre heures d’appui dans huit branches. « Lorsqu’on est francophone, entrer dans un cours comme celui de la biologie en allemand n’est pas facile », admet Mathieu Aurousseau.

« Pour les enseignantes et enseignants concernés, cela permet d’avoir une leçon supplémentaire tous les 15 jours, de sorte à s’assurer que les élèves ont bien compris les contenus. » Parmi les huit jeunes inscrits en tant que germanophones, Elisa doit certes s’armer de volonté et s’accrocher. Or, elle sait pertinemment, qu’au bout de trois ans, un solide bagage découlera de ses efforts.

« Je pense avoir fait un bon choix, jusqu’à présent. Les profs nous soutiennent beaucoup. Ils sont à l’écoute en cas de problème et n’hésitent pas à prendre du temps pour approfondir une explication. »

L’ECG en quelques lignes

Au degré secondaire II, dans le canton de Berne, l’ECG est l’équivalent francophone de la Fachmittelschule (FMS) germanophone. Sa formation en trois ans, à laquelle s’ajoute une quatrième année de maturité spécialisée, s’articule autour de trois axes : la santé, la pédagogie et le travail social. Trois orientations bien distinctes, mais ayant pour tronc commun la vocation sociale de l’apprenante ou de l’apprenant.

Depuis 2021, à la suite de la réforme fédérale du plan d’études, un nouveau modèle propose une spécialisation progressive : sur une base importante de culture générale, tous les élèves suivent en première année un même programme, voué à com porter, dès la 2e année, des introductions plus spécifiques à chacun des trois domaines. Ils toucheront par conséquent à la biologie humaine, à la sociologie et à la psychologie du développement.

« Cela permet à chacune et à chacun d’avoir trois aperçus de niveau académique, en confortant ainsi le choix des uns, tout en aidant les autres à faire le leur », soutient Mathieu Aurousseau, notant qu’une série de stages de découverte et d’approfondissement est notamment prévue au fur et à mesure de l’avancement dans la formation. À l’entrée en 3e année, l’élève s’engage alors dans un domaine professionnel bien précis, qui débouchera sur un certificat d’ECG, à l’issue duquel elle ou il pourra réaliser une maturité spécialisée dans le même domaine ou intégrer une école supérieure (ES).

La maturité spécialisée donne accès aux hautes écoles spécialisées (HES) dans le même domaine. Certaines ou certains deviendront par la suite éducatrice spécialisée ou éducateur spécialisé, enseignante ou enseignant en école primaire, ou encore infirmière, infirmier ou physiothérapeute. La liste des débouchés est longue.

Pour en savoir plus

Filière bilingue FMS
www.be.ch/fms-zweisprachig
www.be.ch/ecg-bilingue

École de culture générale de Bienne
www.gbsl.ch/fms/zweisprachige-ausbildung-fms

ECG de Bienne et du Jura bernois:
gbjb.ch/ecg-formation-bilingue

Salomé Di Nuccio

Photos: màd

EDUCATION 4.23

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