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Aider les jeunes à combiner études et passion

Au Gymnase de Bienne et du Jura bernois, 57 élèves suivent la filière Sports-Culture-Études (SCE). Destinée aux jeunes talents reconnus, cette voie leur permet de concilier formation scolaire exigeante et passion sportive ou artistique. Encadrés par des coordinatrices et coordinateurs, ils bénéficient d’horaires adaptés sans renoncer à un diplôme de qualité.

Depuis la récente rentrée scolaire, 57 élèves du Gymnase de Bienne et du Jura bernois (GBJB) suivent la filière Sports-Culture-Études (SCE), fruit d’une collaboration entre la ville de Bienne, le canton de Berne et l’Office fédéral du sport. Ce programme, destiné aux détentrices et détenteurs d’une Swiss Olympic Talent Card ou d’une Talent Card régionale, se distingue clairement de celui de leurs quelque 1140 camarades du campus, et exige de leur part une rigueur et un engagement particulier. L’institution, de son côté, se donne les moyens de leur offrir un soutien approprié.Pour ces jeunes adultes aux compétences certifiées, il y a d’une part l’importance d’une formation, et de l’autre la passion manifeste pour une discipline sportive, musicale ou d’expression corporelle. Dans un établissement du degré secondaire II, le modèle Sport-Culture-Études aide à combiner études et pratique de haut niveau. Avec l’appui de coordinatrices et coordinateurs SCE, ce modèle permet d’acquérir un savoir pour l’avenir professionnel, tout en ouvrant les portes d’une éventuelle carrière sportive ou artistique. «L’objectif est d’amener une souplesse dans notre accompagnement pour permettre aux élèves de réussir, sans pour autant baisser nos exigences. Il n’est pas question de diplôme au rabais», réagit d’emblée Fabian Aellig, directeur général du GBJB, rappelant que les bénéficiaires intègrent des classes ordinaires, comme tout autre élève. «C’est pour nous assez important qu’ils soient aussi confrontés au programme standard. Ce qui est en même temps enrichissant pour les autres élèves, qui sont amenés à côtoyer des artistes et sportives et sportifs d’élite. Dans les discussions entre les uns et les autres, cela élève un peu l’intérêt au niveau des hobbys.»

Modèles inspirants venus d’ailleurs
Tout comme dix autres établissements des degrés secondaires I et II de la ville de Bienne, le GBJB se targue depuis 2013 du label Swiss Olympic Partner School. Une importante marque de qualité, acquise dès 2013, et à renouveler tous les quatre ans auprès de l’organisation Swiss Olympic, la période actuelle courant jusqu’en juillet 2027 pour le gymnase francophone.
En tant qu’école labellisée Swiss Olympic Partner School, le site accueille via un accord intercantonal des élèves d’autres régions. Des quatre coins de la Suisse romande, mais également d’outre-Sarine. En vue de rejoindre des clubs formateurs ou d’autres structures ad hoc, tels que le Centre national de sport de Macolin, ces jeunes n’hésitent pas à déménager dans le Seeland pour évoluer. Les concessions qu’ils s’imposent font d’eux des modèles très inspirants. «Les plus belles histoires nous viennent souvent des Tessinois, qui arrivent notamment chez nous pour le hockey. Car en plus de devoir gérer le sport et un nouvel environnement, ils doivent aussi apprivoiser une autre langue», salue Fabian Aellig.

22 disciplines représentées


Au sein de l’institution qu’il dirige, pas moins de 22 disciplines sont représentées. On compte une nette majorité de sportives et sportifs, entre l’escrime et l’équitation, dont douze footballeurs-euses, cinq volleyeurs-euses et autant d’hockeyeurs-euses et de basketteurs-euses. D’autres jouent du trombone, de la guitare ou du violoncelle, ou couvent des ambitions dans le domaine de la comédie musicale. C’est le cas de Cassandre Oes, une élève de Cerlier, âgée de 17 ans, qui suit une filière préprofessionnelle à l’école d’arts vivants Evaprod, à La Chaux-de-Fonds. «On a des cours quatre fois par semaine et c’est très intensif. On travaille autant la diction que le solfège et la culture générale. On est vraiment plongé à 200% dans le monde de la comédie musicale », explique la jeune femme, qui se rend directement à La Chaux-de-Fonds après le gymnase. Certains soirs, ses leçons artistiques ne s’y terminent qu’à 22h. «Nos coordinatrices et coordinateurs sont vraiment hyper sympas ! Lorsqu’une répétition finit plus tard que prévu, on peut facilement les informer si on a besoin d’un peu de repos le lendemain matin. Ils se chargent alors de prévenir tous nos profs et c’est franchement hyper cool de se savoir aussi bien entourés.»

Des référentes conciliantes

Pour encadrer le mieux possible ces 57 sportives, sportifs ou artistes, le GBJB dispose en tout de cinq coordinatrices et coordinateurs SCE. Des enseignantes et enseignants de sport ou de musique, à la base. «Être dans la branche est un atout», souligne Vanessa Clénin, enseignante et sportive d’élite. « Nous savons très bien ce que représentent les heures d’entraînement et de repos, ainsi que tous ces petits paramètres autour qui entrent dans la balance.» Avec le soutien de leur référente ou référent respectif, les élèves concernés suivent en fait un programme personnalisé, les menant parfois à changer de classe ou à obtenir des dispenses. Afin de pallier les absences à certains cours importants, les enseignantes et enseignants concernés consentent régulièrement à des leçons particulières. Par le biais de partenariats, le GBJB reçoit aussi entre ses murs des intervenantes et intervenants issus du monde sportif ou culturel.
Selon les cours et entraînements des uns et des autres, le cursus SCE peut s’égrener au cours des trois ans de la maturité gymnasiale, tout comme se prolonger jusqu’à cinq ans.

«La majorité fait quatre ans, et il arrive que certaines et certains tirent jusqu’à cinq. Ce qui peut être le cas en hockey, par exemple, lorsqu’une ou un jeune part s’entraîner une année au Canada», éclaire Fabian Aellig. Lorsqu’une opportunité de taille se présente, il peut arriver qu’un choix s’impose entre gymnase et ambitions parallèles. Le dilemme est alors conséquent. Faut-il saisir sa chance au détriment de ses études? À ce sujet, le recteur garde en mémoire un jeune hockeyeur, tenté par un séjour de deux ans au Canada.

« Ce qui n’est pas autorisé. L’individualisation a quand même ses limites, et la filière SCE ne prévoit pas de cours à distance ». À écouter Vanessa Clénin, les élèves du cursus abandonnent toutefois rarement en cours de route. En près de vingt ans d’activité, elle-même n’enregistre qu’un seul cas. « Ils tiennent plutôt à rester dans le cursus, car ils sont bien conscients de tous les avantages dont ils bénéficient.» Au sortir du GBJB, de nombreux jeunes font d’ailleurs leur bonhomme de chemin avec un statut d’artiste ou d’athlète professionnel. Certains brillent même à l’échelle internationale, à l’image du handballeur Nikola Portner, qui évolue maintenant depuis quatre ans au sein du SC Magdebourg. Avec ce club allemand de renommée mondiale, le trentenaire a notamment remporté la prestigieuse Ligue des Champions, en 2023, puis en 2025.

Zusammenfassung: Eine starke Verbindung von Ausbildung und Leidenschaft


Seit Herbst 2025 besuchen 57 Jugendliche das Gymnasium Biel/Bienne und Jura bernois (GBJB) den Bildungsgang SportsCulture-Etudes (SCE). Dieses Programm richtet sich an Inhaberinnen und Inhaber einer Swiss Olympic Talent Card und ermöglicht die Verbindung von schulischer Ausbildung mit Leistungssport oder künstlerischer Tätigkeit. Die Jugendlichen besuchen reguläre Klassen, profitieren jedoch von individuell angepassten Stundenplänen, Koordination durch fünf Fachlehrkräfte und gezielten Dispensen. Das GBJB trägt seit 2013 das Label «Swiss Olympic Partner School» und zieht auch Talente aus anderen Regionen an. Vertreten sind 22 Disziplinen – von Hockey, Fussball und Fechten bis zu Musik und Musical. Die Ausbildung kann drei bis fünf Jahre dauern und verlangt strikte Organisation, ohne dass das Niveau der Maturität gesenkt wird. Viele Absolventinnen und Absolventen schaffen den Sprung in eine professionelle Karriere.

Salomé Di Nuccio

 

EDUCATION 3.25

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